Vuelo, l’interview
interview Roé

Interview de Roé sur Vuelo

– Qu’est ce qui vous a inspiré pour Vuelo ?

J’ai voulu retranscrire la sensation de plaisir que j’ai éprouvée en volant, voler est depuis toujours un rêve de l’homme. Je pense chacune de mes chansons comme une nouvelle, un court-métrage où je mets en scène une histoire simple. Mes expériences de parachute et de parapente m’ont permis de visualiser avec précision ce survol de la baie de Cadix, qui est ma ville andalouse préférée, celle où ma mère est née. Voler est aussi un symbole de bonheur, l’un des thèmes artistiques les plus difficiles à traiter et par là même, l’un des plus intéressants. Par ailleurs, je crois que l’on a grand besoin de positives vibrations dans la pesanteur ambiante de notre temps. J’ai voulu juste féliciter le présent.

Les paroles de Vuelo rendent une sorte d’ hommage à Charles Trenet, dont je trouve fascinant le perpétuel positivisme. Dans ma vision, tout était paisible et voluptueux dans les détails de ce voyage suspendu, excepté à la fin du refrain où les mots résurrection et Diable se sont imposés à moi sans que je comprenne pourquoi…

– La chanson a un son à elle, à la fois entraînant et original, avez vous une recette ?

J’adore célébrer les rythmes des suds et c’est un réel plaisir pour moi de revenir aux bases de chaque musique, aux rythmes tout simples de la danse et ensuite de les métisser comme je l’entends. Vuelo est construite sur un rumbabeat, une spécialité maison taillée pour faire danser. J’utilise en permanence 2 percussionnistes, un aux congas et l’autre au cajon flamenco. Leur rôle, uni à celui de la guitare « ventilateur », est revisité par un balancement de basse algérien chaabi.

Je cherche depuis toujours à m’émanciper des chapelles sonores, sans doute pour mieux prier les dieux de la musique. Et puis j’ai la chance d’être entouré d’une dream team de jeunes interprètes, qui tous, sauf le madrilène Anton Jimenez, sont nîmois.

– Vous avez tout enregistré dans votre studio ?

Oui, seul le mastering a été fait à Londres, par Hippy Badwin au studio Metropolis. Je voulais un son sensuel, puissant mais jamais aggressif, que j’ai travaillé et mixé à Nîmes avec Rick Williams, le producer anglais de Bristol qui a travaillé entre autres avec Jeff Beck.

– Vous chantez à nouveau en espagnol dans Vuelo.

Oui, c’est vrai, mais en fait seulement deux titres seront en espagnol sur le prochain CD qui sortira au printemps 2016. Tous les autres en français. L’album s’appelle Au plaisir ! Un thème par essence agréable et satisfaisant qui me rappelle au quotidien la chance qui est la mienne d’avoir le pur plaisir, malin, vif, intact, d‘écrire, jouer et chanter dans la recherche de donner du bon temps. Qu’il soit celui du bon son dans les oreilles, de la volupté du corps qui danse, ou qu’il soit celui de la gourmandise des mots, qu’il soit art ou divertissement, innocent ou défendu, petit ou paroxystique, j’espère qu’il sera partagé… et communicatif.

 

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